La part de la bétise en astrologie...





Le virtuel a-t-il une place dans l'interprétation astrologique? Quel poids accorder aux divagations, aux errements et aux absurdités? La ligne de partage entre l'astrologie moderne, et la superstition, se situe dans le refus de prendre en compte les points fictifs comme élèments d'analyse ...


L'analyse

 

Par gauthier de bruges, Passage de l'Étoile

 

 

L'interprétation de la lunaison de juillet 2009, dans la première revue 'astrologique française, suscite quelques questions basiques primaires.

 

En effet, le professionnel chargé de l'exercice, tout en omettant de donner à ses lecteurs les références cartographiques de l'évènement, poursuit son analyse par cette observation : "le thème de juillet 2009 pour la France est intéressant à plusieurs points de vue. Tout d'abord parce que l'entrée du Soleil en Cancer correspond exactement avec "la part de fortune".Celle-ci est un point fictif et mobile du thème qui cristallise les vibrations financières du thème en question".

 

Avez-vous, déjà expérimenté, dans votre vie, les effets de l'impalpable? Notamment les tremblements, les tressauts, les spasmes, les convulsions et les séismes de l'immatériel et du virtuel? Non! Alors nous sommes deux!

 

Vous avez bien lu le message d'avertissement "la part de fortune....celle-ci est un point fictif". Cette absence de réalité aurait, si l'on en croit cet auteur, le pouvoir d'ébranler l'économie de la France en Juillet. Fantastique non?...

 

Revenons un instant sur la notion de Part. Le Dictionnaire Larousse de l'Astrologie définit la Part de Fortune en une position, calculée depuis le géographe grec Claude Ptolémé (IIe siècle après JC) en ajoutant à la longitude de l'ascendant, l'arc séparant la Lune du Soleil. Ce serait, dit-on, un significateur de chance.

 

Le jour de la lunaison de juillet, soit le 22 juin 2009, étant donné la conjonction de la Lune et du Soleil, la longueur de l'arc les séparant est égale à 0°. Vu de la Terre. Parce que calculée en Unités Astronomiques la distance correspondante en kilomêtres est considérable, le Soleil est à 1,016 UA et la Lune à 222282MI.Or l'ascendant de la carte de lunaison se trouvant à 27° du Sagittaire, cliquez sur ce lien pour voir la carte, on a le plus grand mal à comprendre comment l'entrée du Soleil dans le signe du Cancer, peut correspondre avec la Part de Fortune, censée se trouver environ 146° plus loin à la fin du signe Jovien. Comprenne qui pourra. Sauf à penser que l'auteur de l'interprétation fait de la lecture fictive à la racine carrée.

 

Au lieu d'accabler ce rédacteur des astres, posons une bonne fois la question des effets de l'invisible. Honnêtement le lecteur est prévenu que la Part de Fortune correspond à un point imaginaire. Si l'on veut aller plus loin que le concret, on peut, lorsqu'on raisonne avec un minimum d'esprit rationnel, ou scientifique, envisager éventuellement une quelconque fonction quantique. Une fois l'hypothèse posée, il convient de la refermer aussitôt. En effet, l'univers de la physique quantique nécessite une existence concrète. Une particule, en effet, est à la fois corpuscule et onde. Nature double. Pour que l'onde ait une fonction quelconque, elle doit correspondre à un corps, une chose, un objet, nécessairement une matière, avec laquelle elle entretient une relation quantique et notamment d'information et de modification d'état . Donc un point fictif corpusculairement inexistant ne peut être associé à une onde. En conséquence il en résulte nécessairement une absence de vibrations financières, contrairement à ce que l'auteur de l'interprétation avançait.

 

Mais alors, pour quelle raison l'interprétation est-elle basée sur une Part de Fortune? Ptolémé, inventeur du système de la Part de Fortune, comme Madoff inventa les placements juteux pour essorer les riches investisseurs de leur argent, est à l'origine de la théorie selon laquelle la Terre est fixe au centre du monde. Le Soleil lui tournant autour. Nous savons que c'est faux depuis les travaux de Galilée, qui le paya de sa réputation. Et ceux de Copernic.

 

Cela signifie que l'auteur de cette interprétation est un obscurantiste, préférant répéter les erreurs écrites des siècles avant lui, plutôt que de réfléchir par lui même. Afin de poser un diagnostic sain, en se fondant sur des observations et des mouvements de corps planétaires réels.

 

Ce billet aurait peu d'intérêt en soi, parce qu'après tout, pointer les mauvais raisonnements astrologiques ne sert à rien. On peut seulement aider celles et ceux, cherchant à comprendre, comment faire le nettoyage dans leurs idées en démélant le vrai du faux. Toute sa vie Dan Martin s'y employa avec constance, en apportant chaque mois la preuve, avec des succès divers, mais réels, de l'efficacité d'une astrologie moderne, dans ses analyses de lunaison. Il est remercié, de façon posthume, avec beaucoup d'ingratitude, par son éditeur. Lequel lui donne un successeur exposant un point de vue exactement contraire aux efforts engagés pendant 40 ans pour dépoussiérer l'astrologie de ses bobards.

 

Alors il ne nous reste plus qu'à calculer dans les thèmes la Part de la Bétise, en retranchant, quelque part, sur l'écliptique, la longitude de Mercure de celle du Soleil. Cela devrait faire l'affaire! Non...

 

gauthier de bruges 07/09