Saturne victime des chrétiens

remplacé par Jésus

 

 

 

 

Saturne chassé par Jésus

 

Le Capricorne correspond à la période du passage du Soleil au solstice d'hiver ainsi qu'aux fêtes du natalis invictis solis (jour de naissance du soleil invaincu) célébré à Rome lors des fêtes des Saturnales, en hommage au dieu agraire Saturne. Les Saturnales débutaient le 17 décembre et se déroulaient jusqu'au 24. Jules César en allongea ensuite la durée afin qu'elles marquent le passage d'une année à l'autre. Jusqu'au 3e siècle les chrétiens tolérérent les Saturnales en célébrant la naissance de Jésus le 6 janvier, comme date de sa nativité. A partir du 4e siècle l'Eglise entrepris de mettre un terme à ces fêtes considérées alors comme essentiellement païennes. Au 8e siècle Noël remplaça officiellement la symbolique du passage du Soleil au solstice d'hiver, et la nativité s'imposa en remplacement du natalis invictis solis. Saturne, éjecté par la religion, devenait alors la proie des astrologues, lesquels lui attribuèrent une mine patibulaire en le chargeant de la pire des réputations. Le symbolisme de Saturne, dans la littérature astrologique d'aujourd'hui, résulte d'une entreprise systématique de désinformation ayant des origines religieuses et politiques. Les peuples de l'Europe ont ainsi été culturellement chatrés de leurs racines, et de leurs origines, par un expansionnisme religieux étranger, les ayant maintenus depuis le 8e siècle dans la croyance en une fiction celle de la naissance d'un enfant dieu le 25 décembre.

 

 

Les Saturnales étaient une période de fêtes successives de plusieurs jours au cours desquelles les règles sociales étaient bousculées, notamment les distinctions entre maître et esclaves s'effaçaient au profit d'une forme d'égalité des droits. Les Saturnales étaient aussi des fêtes religieuses, célébrant la liberté, sous le nom de libertas decembris, au cours desquelles l'ordre social était celui du monde à l'envers. Les esclaves devenaient les maîtres et leurs maîtres les servaient. On portait le pileus libertatis où bonnet de la liberté, origine des déguisements du carnaval. Au cours des banquets était désigné roi de la fête, celui ayant trouvé la fève dans le gâteau, pratique ayant survécue jusqu'à nos jours sous la forme de la galette des rois. Les saturnales donnaient aussi lieu à de véritables orgies. On s'invitait, on ornait la maison de guirlandes de végétation, on offrait des chandelles, des figurines de pain et des pièces de monnaie. La strena, où présent fait le jour de la fête pour servir de bon présage est devenu ensuite dans notre vocabulaire le mot étrennes. gdb 2008

 

 

Le symbolisme de Saturne

 

 

Lucien de Samosate a laissé un texte relatif au lois de Saturne lors des Saturnales :

 

Dis-leur aussi, ajouta-t-il, que s'ils ne les observent pas, ce ne sera pas pour rien que je porte une faux tranchante ; il serait plaisant qu'après avoir châtré mon père Uranus, je n'en fisse pas autant aux riches qui enfreindraient nos lois, les envoyant eunuques, quêter pour la mère des dieux avec accompagnement de flûtes et de tambours." Telles ont été les menaces de Saturne ; ainsi vous ferez bien de ne pas violer ses lois.

 

LOIS.

 

TITRE PREMIER.

 

13. Personne, durant la fête, ne devra s'occuper d'affaires soit politiques , soit particulières, excepté celles qui ont pour but les jeux, la bonne chère et les plaisirs: les cuisiniers seuls et les pâtissiers auront de l'occupation. - Égalité pour tous , esclaves ou libres , pauvres ou riches. - Défense absolue de se fâcher, de se mettre en colère, de faire des menaces. Pas de comptes d'administration pendant les Saturnales. - Qu'on ne redemande à personne ni argent ni habits. Point d'écriture durant la fête. Clôture des gymnases durant les Saturnales ; pas d'exercices ni de déclamations oratoires, sauf les discours spirituels, enjoués, assaisonnés de railleries et de badinage.

 

TITRE II.

 

14. Plusieurs jours avant la fête, les riches écriront sur leurs tablettes le nom de chacun de leurs amis ; ils auront de l'argent tout prêt, environ le dixième de leur revenu, le superflu de leur garde-robe, les vêtements trop grossiers pour leur servir, une bonne quantité de leurs vases d'argent ; qu'ils aient tout cela sous la main. - La veille, ils purifieront leurs demeures et en chasseront l'avarice, la cupidité, l'amour du gain, et tous les vices qui habitent avec eux. Quand leur maison sera ainsi nettoyée, ils sacrifieront à Jupiter donneur de richesses, à Mercure libéral, à Apollon faiseur de grands présents. Sur le soir, ils liront la liste de leurs amis inscrits sur leurs tablettes.

 

15. Ils feront ensuite leurs distributions, suivant le mérite de chacun d'eux, et les leur enverront avant le coucher du soleil. - Ces présents ne seront portés que par trois ou quatre esclaves, des plus fidèles et déjà vieux. - On écrira sur un billet ce que l'on envoie, avec la quantité, afin que ni le maître ni les amis ne puissent suspecter la fidélité des esclaves. - Ceux-ci retourneront alors chez eux, après avoir bu un verre de vin et pas davantage. - Les érudits recevront des présents doubles des autres ; c'est une justice qui leur est due. - Les paroles qui accompagneront les dons seront brèves et mesurées. On n'enverra rien qui puisse choquer, et l'on ne fera pas l'éloge de ce qu'on envoie. - Le riche ne fera pas de présents à un autre riche et ne traitera personne de son rang. - On ne gardera aucun des objets destinés à être donnés, et l'on ne regrettera pas le cadeau qu'on aura fait. -Si quelqu'un absent l'année dernière n'a pu recevoir sa part, il la recevra cette année-ci. -Les riches payeront les dettes de leurs amis pauvres, ainsi que le loyer dont ils n'auront pu acquitter le montant. En somme, ils s'informeront, longtemps auparavant, quels peuvent être les besoins de leurs amis.

 

16. Point de plainte indiscrète de la part de ceux qui reçoivent ; que tout ce qu'on leur envoie paraisse grand à leurs yeux Une amphore de vin, un lièvre, une poule grasse, ne seront pas réputés un présent des Saturnales. - On ne tournera pas en ridicule ce qu'on aura reçu ces jours-là. - En retour du cadeau reçu, le pauvre, si c'est un savant, enverra au riche quelque ouvrage de l'antiquité ayant un juste renom, et approprié à un festin, écrit par lui-même et de son mieux ; le riche le recevra, l'air joyeux, et le lira aussitôt après l'avoir reçu. S'il le met de côté, ou s'il le jette avec dédain, qu'il sache que c'est s'exposer à la faux, en dépit des présents. Les autres personnes enverront des couronnes ou des grains d'encens. - Si un pauvre fait présent à un riche d'un vêtement, d'un meuble d'argent ou d'or au-dessus de ses moyens, l'objet sera confisqué pour être vendu au profit du trésor de Saturne ; le lendemain des fêtes, le pauvre recevra du riche des coups de férule dans les mains, au nombre de deux cent cinquante au moins.

 

LOIS DU BANQUET.

 

17. Bain, quand l'ombre du cadran sera de six pieds: avant le bain, jeux de noix et d'osselets. - On s'assiéra à table comme cela se trouvera : la dignité, la naissance et les richesses ne conféreront à aucun le droit de manger le premier. - Même vin pour tout le monde ; nul prétexte pour le riche, mal d'estomac ou de tête, afin de s'en faire donner de meilleur. - Part égale de viandes à chacun ; pas de préférence chez les servants. Que leur service se fasse avec promptitude, et qu'ils ne consultent pas leur bon plaisir pour apporter ce qu'on leur demande. Ils ne mettront pas devant celui-ci une grosse pièce, et une petite devant celui-là ; ils ne serviront pas à l'un une cuisse, à l'autre une bajoue de porc : égalité pour tous.

 

18. L'échanson aura continuellement les yeux fixés sur chacun des convives plus encore que sur son maître: il faut qu'il ait l'oreille fine. - Coupes de toute espèce. - Libre à chacun, quand il voudra, de porter une santé. Tout le monde pourra boire à un convive et lui offrir la coupe, quand un riche aura donné le signal. Nul n'est forcé de boire, s'il ne le peut pas. - Il n'est pas permis d'amener au banquet un danseur ou un cithariste novice encore dans son métier.- La plaisanterie s'arrêtera, dès qu'elle causera de la peine. - Sur toute chose, l'enjeu pour les dés ne sera que des noix : si quelqu'un joue de l'argent, qu'il jeûne jusqu'au lendemain. - On reste ou l'on s'en va, quand on veut - Quand le riche traitera ses esclaves, il les servira lui-même avec l'aide de ses amis. - Que chaque riche ait soin de faire graver ces lois sur une colonne d'airain, dressée au milieu de la cour, afin qu'on puisse les lire. Il faut savoir que, tant que cette colonne sera debout, ni faim, ni peste, ni incendies, ni aucun autre malheur ne fondra sur la maison des riches. Mais si on la renverse, ce que je souhaite n'arriver jamais, puissent les dieux détourner ce qui doit s'en-suivre !

 

 

Le symbolisme de Saturne doit donc tenir compte des éléments de son culte. Saturne viendrait de Sata, ou semences, son régne intéresse une époque où les moissons poussaient seules. Un des premiers symboles essentiel serait donc celui de la germination favorisant les récoltes futures ainsi que la richesse. A cet effet se souvenir de la pratique sociale du don d'argent ou strena lors des saturnales.

 

Saturne symbolise un mythique âge d'Or de l'humanité, où les hommes vivaient dans l'égalité des droits et l'abondance (en ressources, approvisionnement, alimentation etc...). Pour ces raisons il y a lieu de lui donner les symboles du temps en mouvement, dans ses composantes histoire, passé révolu et fixé, mais aussi attente en devenir des récoltes futures profitables, sous formes de promesses.

 

Saturne marque aussi l'utopie d'une société pronant les principes du communisme des conditions de vie sociales. Saturne renverse l'ordre établi, à la différence de Jupiter le grand conformiste. Nous sommes loin des significations classiques de l'astrologie présentant Saturne comme un significateur d'épreuves, de difficultés, de dureté, de froideur, d'obstacle, de privations, et de frustrations. gdb2008


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